AVENT
 
La liturgie tout comme l’Evangile nous invitent à veiller. Cela suppose la conviction que quelque chose doit encore se passer, quelque chose est encore à attendre quelque part ou venant de quelque part. S’il faut attendre le retour du Christ, c’est qu’il a encore quelque chose à nous dire, à nous communiquer.

Un premier trait de la vigilance, c’est peut-être que nous ne connaissons pas encore tout sur Dieu. Il y a là une conversion qui nous est demandée, plus particulièrement en ces jours : nous avouer à nous-mêmes que nous ne connaissons pas vraiment Dieu, nous avouer à nous-mêmes qu’il y a encore quelque chose à attendre de lui.

 

Bien sûr, Dieu nous a parlé définitivement en son Fils, une fois pour toutes, comme dit la lettre aux Hébreux. Nous n’avons pas à mettre en doute cette parole, mettre en doute la générosité de Dieu et penser qu’il aurait retenu quelque chose pour lui dans sa volonté de partager ce qu’il est. Mais nous sommes invités à croire que son retour sera aussi une venue. Le retour ne sera pas simplement la répétition de la première venue au monde, le recommencement de l’histoire terrestre de Jésus. Il y aura quelque chose de nouveau qui est encore à attendre.

 

Le retour du Christ ressuscité sera une venue. Il y aura une réalité qui viendra avec lui et que nous n’avons pas encore saisie. La vigilance doit donc être marquée, au coin, de l’humilité. Nous n’avons pas encore saisi le tout de Dieu. Fuir en toute chose l’oubli, dit saint Benoît, au premier degré de l’humilité. Pas seulement l’oubli du passé, de ce que Dieu a déjà dit et fait; mais aussi l’oubli de ce qu’il doit encore faire. Donc rester désireux de ce temps où Dieu sera tout en tous, vouloir rester présent à ce temps de la manifestation de Dieu, vouloir en être le contemporain.

 

Lorsque saint Benoît parle du soin à donner aux malades, de l’accueil à réserver aux hôtes qui arrivent, il évoque le moment où le Christ reviendra et où il dira : j’étais malade et vous m’avez soigné, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli. C’est une façon d’introduire ce temps dernier de Dieu dans la vie quotidienne d’aujourd’hui. Il faut aimer le frère, pas seulement avec le souci de l’immédiat, mais aussi en référence au retour glorieux du Christ ressuscité. C’est une manière d’anticiper déjà sur ce moment. Ainsi la vigilance est également marquée, au coin, de la charité.

 

La répétition de l’année liturgique ne peut donc pas nous fatiguer. Elle nous trouve chaque fois enrichis de ce que la vie a pu nous apporter, même si c’est une pauvreté plus grande que nous constatons d’année en année. Elle nous trouve aussi entourés de besoins toujours nouveaux auxquels il faut répondre. Mais c’est toujours pour vivre davantage dans le désir d’être rejoints par Dieu qui ne cesse de venir. C’est toujours pour nous laisser rejoindre par le temps de Dieu.

Viens, Seigneur Jésus !

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