UN CHEMIN VERS LE PÈRE

UN CHEMIN VERS LE PÈRE
 
« Jésus est le chemin, la vérité, la vie ».

Dans l’évangile que nous avons entendu dimanche, il est beaucoup question d’aller et venues. Jésus dit à ses disciples qu’il va leur préparer une place aux cieux, qu’il va revenir les prendre. Il parle aussi d’un chemin que les disciples sont censés connaître. Il se définit lui-même comme ce chemin.

 

Quand on dit “chemin”, cela implique plusieurs choses : tout d’abord, que l’on connaisse le but, la direction vers laquelle aller, ensuite, cela suppose qu’on décide de se mettre en route. Tout chemin a une origine. Enfin, il faut prendre le temps de parcourir toute la route, avec la fatigue des montées, la chaleur du soleil brûlant, mais aussi la joie de l’étape. Il faut prendre le temps d’aller jusqu’au bout du chemin.

 

Thomas était un homme logique. Si il ne perçoit pas le lieu où il doit se rendre, il n’en connaît pas la route. “Seigneur, dit-il, nous ne savons même pas où tu vas, comment pourrions nous savoir le chemin ?” Philippe, quant à lui, a bien compris le but du chemin. “Seigneur, montre-nous le Père, cela nous suffit.” Il a compris que Jésus va au Père. Philippe, lui, a bien perçu le terme du chemin, mais lui, il veut y être arrivé tout de suite sans prendre le temps de faire toute la route.

 

Jésus dit à ses disciples qu’il est un chemin pour eux. A l’origine, il les a appelés, ensuite, ils ont parcouru le chemin ensemble sur les routes de Palestine et il les mènera enfin vers les demeures qu’il a préparées dans la maison du Père. Jésus veut leur dire n’est pas qu’une étape sur leur route. Jésus est l’entièreté de la route.

 

Le Christ prend aussi le temps de nous faire parcourir le chemin qui mène au Père. Au bébut de notre route avec lui, il nous a appelés lors de notre baptême. Lorsque Paul baptise, c’est le Christ ressuscité qui baptise. Le Christ est donc présent au début du chemin. C’est, entre parenthèse, le moment de nous demander si nous invoquons de temps en temps la grâce de notre baptême, que ce soit pour nous soutenir dans les moments plus difficiles de notre existence, ou pour rendre grâce à Dieu pour le bonheur que nous vivons.

 

Tous les jours également, le Christ nous accompagne dans notre pèlerinage vers son Père. Mais jusqu’où sommes-nous prêts, dans notre vie quotidienne, à prendre du temps pour passer avec lui de l’esclavage à la liberté, de la mort à la vie, de nos multiples petits bonheurs vains à la joie véritable ? On ne fait pas grandir une plante en tirant sur ses feuilles. Il faut prendre le temps qu’elle grandisse. Peut-être sommes-nous comme Philippe, des chrétiens qui veulent tout tout de suite. Or nous oublions souvent qu’il faut que nous laissions croître en nous le désir de Dieu. Nous devons compter avec le temps pour devenir toujours plus disciples du Christ. Il nous faut vivre avec le temps et non pas contre lui. Durant la route longue, sinueuse, ardue ; mais comprenant aussi les joies et la quiétude des escales, les repos de l’étape, le Christ est avec nous. Dieu prend le temps d’être avec nous ! … Et nous ?

 

Jésus est aussi le signe, l’icône du Père. « Qui me voit, voit le Père ». Lorsque nous regardons vivre Jésus dans les évangiles, il nous montre exactement et totalement qui est Dieu, son Père. Ils sont tous deux tellement unis par l’amour, que, ce que l’un veut, l’autre le veut. Jésus nous montre aussi la fin, la finalité, le but du chemin. Il nous indique la finalité de notre temps, la fin du temps, le but du monde, la fin du monde : le Père qui donne la vie en plénitude.

 

Jésus est donc l’intégralité du chemin vers le Père. Il est au départ lors de notre baptême, Il ne nous abandonne pas en cours de route, Il nous conduit dans la mesure où nous voulons bien prendre le temps de nous laisser conduire sur son chemin vers la vie éternelle, Dieu qu’Il nous a si bien dévoilé.

 

Laissons-nous donc conduire par ce chemin, cette vie ; la vérité de l’homme et de Dieu !

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