Exposition « Le Bréviaire de Grammont » (KUL).
Le Bréviaire de Saint-Adrien de Grammont, aujourd’hui conservé à l’abbaye de Maredsous, a vu le jour vers 1450, alors que le comté de Flandre était aux mains de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Monument majeur de l’enluminure flamande, ce manuscrit somptueux n’est que rarement montré au public. Fort heureusement, il vient de faire l’objet d’un projet de recherche et de valorisation initié par l’abbaye de Maredsous et mené en collaboration avec l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA) et la KU Leuven. l’exposition vous propose un résumé didactique de ce travail.
L’exposition retrace l’histoire complexe de ce manuscrit divisé en quatre volumes de grand format, qu’il fallut deux ans pour transcrire sur parchemin. De façon tout à fait exceptionnelle, le scribe, un certain Wilhelmus de Predio, a daté et signé deux des volumes.
Une fois copiés, les textes furent confiés à des peintres spécialisés pour être décorés et illustrés. Vous y découvrirez comment ces équipes d’enlumineurs se succédèrent pour mettre en image un programme iconographique d’une étonnante richesse. Des artistes majeurs participèrent au projet et, parmi eux, celui qu’on appelle le Maître de Gerard Brilis, un miniaturiste actif entre Bruxelles et Gand au milieu du XVe siècle, qui travailla pour Philippe le Bon. Le manuscrit doit aussi sa célébrité aux nombreux dessins tracés à la plume dans les marges. Parfois inspirés de cartes à jouer, ils représentent des motifs très divers : animaux, réels ou fantastiques, monstres, scènes du monde à l’envers, épisodes du roman de Renard, personnages humains croqués avec beaucoup de naturel.
La technique de tous ces artisans a été révélée par l’analyse scientifique des encres et pigments, réalisée dans les laboratoires de l’IRPA.